30 Avr 2019
Posté le dans Economie & Finances
Chacun veut sa part du gâteau
Les déchets ont fait leur mue : alors qu’auparavant ils étaient un coût pour l’entreprise qui les générait, depuis que ces déchets sont recyclés, ils ont une valeur car ils peuvent dorénavant être revendus sur un marché : ils sont ainsi devenus une matière première secondaire revendable donc valorisable. Ferraille, papier, carton, bois, plastiques ou encore verre… sont recyclés et donc valorisés. Quid du partage de cette nouvelle valeur ajoutée créée. Ce qui pouvait apparaitre comme une nouvelle opportunité de résultats pour les entreprises de traitement des déchets se transforme en casse-tête : si les sociétés de déchets peuvent revendre cette matière valorisée qui aura été collectée, triée, nettoyée puis recyclée par leurs soins, les producteurs de déchets (entreprises et collectivités) comptent bien récupérer une part de cette valeur ajoutée dont ils sont, selon eux, à l’origine. Les entreprises de traitement des déchets voient ainsi leurs
marges amputées.
Se réinventer en permanence
Pour lutter contre les différents facteurs adverses auxquelles les entreprises de déchets sont confrontées : changements règlementaires qui dégradent le mix produit et donc les marges, la baisse récurrentes des volumes de déchets, la concurrence, la volatilité des prix des matières premières secondaires… les entreprises de déchets ont recours à une réorganisation permanente de leur process et à une optimisation de leurs coûts, ce qui n’est pas sans conséquences sur l’emploi et les conditions de travail de leurs salariés. Parmi leurs décisions les plus structurantes : la baisse du nombre de rippers présents sur les camions-benne ou encore la diminution du nombre de centres de tri des déchets présents sur le territoire national. En conséquences, les conditions de travail des chauffeurs de camions-benne restant de plus en plus isolés dans leur camion se dégradent et les personnes peu qualifiées œuvrant dans les centres de tri craignent pour leur emploi.
La GPEC, enjeu majeur des salariés des sociétés de gestion des déchets
Ainsi, si la recherche de rentabilité entraîne la diminution du nombre d’équipiers de collecte (Rippers) et la fermeture progressive des centres de tri jugés vétustes, et non rentables, car trop petits et trop nombreux, parallèlement, de nouveaux besoins apparaissent : les centres de tri automatisés qui se développent nécessitent de nouvelles compétences pendant que la pénurie des métiers de chauffeurs et de conducteurs d’engins pèse sur l’organisation du travail des sociétés de déchets.
La GPEC est donc un enjeu majeur tant pour les salariés du secteur du traitement des déchets qui subissent la transformation, voire la disparition de leurs métiers, mais aussi pour les directions qui doivent répondre à leurs besoins de main d’œuvre qualifiée. Une politique RH active est donc nécessaire afin de permettre aux uns de se former (en leur finançant permis poids lourds et CACES, par exemple) et aux autres de répondre à leurs besoins.